Les Munich Mountain Girls et le Stelvio
Les Munich Mountain Girls et le Stelvio

Texte de Céline and Constanze

 Images de Jens Scheibe


 

Toutes celles et ceux qui roulent sur un vélo de route et qui aiment grimper connaissent la fascination qu'exercent sur les cyclistes les grands cols majestueux des Alpes. Il n'a donc pas fallu longtemps pour que la débutante que je suis soit elle aussi appelée par les Alpes et ses hauts sommets. Constanze et moi, Céline, avons longtemps rêvé de monter les 48 virages en épingle à cheveux du Stelvio, de surmonter son dénivelé de 1 800 mètres et de contempler l'Ortler une fois là-haut. Et lorsque j'ai enfin reçu mon IZALCO MAX 8.9, nous étions prêtes à partir. Après tout, il n'est pas nécessaire d'être une pro pour conquérir le Roi des Alpes. Ou alors si ?

 

COMMENT TOUT A COMMENCÉ : Le début d'une histoire d'amour avec le vélo de route

Ce n'est que relativement récemment que je suis tombée amoureuse du cyclisme sur route. Et pourtant, même après mes premiers émois, il m'a fallu un certain temps avant de vraiment m'asseoir sur un vélo de route pour la toute première fois.

Mars 2020 - L'Allemagne entre dans sa première phase de confinement et, d'un seul coup, on me prive de presque toutes mes sources de plaisir : le ski de rando et les ballades en montagne que mes amis et moi nous abstenons de faire pour ne pas risquer de surcharger les services d'urgence, les séances d'entraînement en salle de sport, les repas au restaurant - même rendre visite à des amis ou recevoir chez moi est interdit, et quasiment toutes les autres occasions sociales et sportives qui me servaient auparavant à me ressourcer.

Et tandis que 50 % des Allemands enfilaient leurs chaussures de running, moi j'ai rejoint l'autre moitié et enfourché mon vélo. J'ai d'abord roulé sur mon vieux hardtail, un semi-rigide qui a été remplacé quelques mois plus tard par un MARES 9.8 - mon premier contact avec la géométrie d'un vélo de route. Le fait de pouvoir sortir de chez moi aussi vite et aussi loin que mon vélo et ma condition physique me le permettaient, loin de l'enfermement, de la solitude et du mal-être ambiant, m'a fait un bien fou.

COMMENT TOUT A COMMENCÉ : Le début d'une histoire d'amour avec le vélo de route

Ce n'est que relativement récemment que je suis tombée amoureuse du cyclisme sur route. Et pourtant, même après mes premiers émois, il m'a fallu un certain temps avant de vraiment m'asseoir sur un vélo de route pour la toute première fois. Mars 2020 - L'Allemagne entre dans sa première phase de confinement et, d'un seul coup, on me prive de presque toutes mes sources de plaisir :

Le ski de rando et les ballades en montagne que mes amis et moi nous abstenons de faire pour ne pas risquer de surcharger les services d'urgence, les séances d'entraînement en salle de sport, les repas au restaurant - même rendre visite à des amis ou recevoir chez moi est interdit, et quasiment toutes les autres occasions sociales et sportives qui me servaient auparavant à me ressourcer.

Et tandis que 50 % des Allemands enfilaient leurs chaussures de running, moi j'ai rejoint l'autre moitié et enfourché mon vélo. J'ai d'abord roulé sur mon vieux hardtail, un semi-rigide qui a été remplacé quelques mois plus tard par un MARES 9.8 - mon premier contact avec la géométrie d'un vélo de route. Le fait de pouvoir sortir de chez moi aussi vite et aussi loin que mon vélo et ma condition physique me le permettaient, loin de l'enfermement, de la solitude et du mal-être ambiant, m'a fait un bien fou.

ÊTRE NOVICE SUR UN COL ALPIN : Transformer son rêve en projet

Si vous vivez à Munich, comme c'est mon cas, les sorties à vélo vous mènent vite vers les contreforts bavarois des Alpes et sur des pentes importantes. Et je me suis rapidement rendue compte de deux choses : premièrement, j'ai aimé atteindre un point tout là-haut au sommet d'une montagne grâce à ma seule force physique autant à vélo qu'à pied. Et deuxièmement, avec un jeu de vitesses 1x11, c'était très vite la fin de la route - pour moi du moins dans les collines.

Cherchant à échapper à la solitude causée par la pandémie et à trouver des personnes avec qui rouler, je suis entrée en contact avec le monde des cyclistes sur route. Et je me suis rapidement rendue compte du nombre de règles qu'il comporte ! Vocabulaire, tenue vestimentaire, comportement, performance et langage, tout y est très codé et je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait dire ou faire. Cela a déclenché en moi un sentiment déjà ressenti en pratiquant d'autres sports : l'incertitude de savoir si j'allais pouvoir ou non accéder à cette discipline, si mon enthousiasme, qui n'avait d'égale que mon ignorance, allait suffire pour me faire rentrer dans la cour des gens cools qui roulent.

Mais ma curiosité et mon envie de rouler étaient plus fortes que tout. J'ai trouvé des camarades au sein de la communauté des MUNICH MOUNTAIN GIRLS, des filles qui avaient un niveau de forme physique et un état d'esprit similaires aux miens et qui étaient toutes aussi motivées que moi pour faire de la distance et grimper des côtes. Ainsi, j'ai découvert que je n'étais pas seule avec mes insécurités.

Alors que je roulais avec mes amies et le MARES en Bavière et dans le Tyrol du Sud, l'envie de gravir l'un de ces grands cols, dont j'avais déjà beaucoup entendu parler, a grandi en moi. J'ai donc élaboré un plan : j'ai voulu me prouver quelque chose à moi-même et à toutes celles et ceux qui pensaient comme moi. J'ai voulu leur montrer qu'il n'est pas nécessaire de rouler sur un vélo de route depuis dix ans, d'être bien entraînée, d'avoir une forme d'athlète stéréotypée, de parler ou de s'y connaître comme un·e pro, pour parvenir à relever des défis et à vivre une aventure. Car ce qui compte le plus, ce sont les gens qui vous accompagnent et qui partagent avec vous la même passion et la même expérience.

Je ne sais pas si c'est à cause de ma fascination pour le Tyrol du Sud, des photos mythiques que j'ai vues, ou de la promesse d'une pizza et d'un Aperol Spritz, mais parmi tous les cols, il y en a toujours un qui m'a marquée plus que les autres : le col du Stelvio ou « Passo dello Stelvio », qui sonne si bien en italien, est le deuxième plus haut col des Alpes. Asphalté du début à la fin, il s'élève à 1 800 mètres d'altitude et comporte 48 virages en épingle à cheveux. Monter là-haut par mes propres moyens, me tenir au sommet et admirer l'Ortler - le plus haut sommet de la région - c'était l'occasion rêvée ! Et je ne voulais pas faire ça toute seule, car j'apprécie davantage les aventures lorsque je peux partager avec d'autres tout ce que je ressens.

J'ai donc fait appel à ma meilleure amie, une vraie chèvre des montagnes, Constanze, dite Schtänzi, et lui ai demandé si elle voulait bien se joindre à moi. Schtänzi, que j'ai également rencontrée au MUNICH MOUNTAIN GIRLS et qui a commencé à faire du vélo à peu près en même temps que moi, n'a pas hésité à s'embarquer dans le trip. Nous avons regardé ensemble nos emplois du temps, trouvé un créneau, réservé un hébergement et transformé mon rêve en vrai plan.

Si vous vivez à Munich, comme c'est mon cas, les sorties à vélo vous mènent vite vers les contreforts bavarois des Alpes et sur des pentes importantes. Et je me suis rapidement rendue compte de deux choses : premièrement, j'ai aimé atteindre un point tout là-haut au sommet d'une montagne grâce à ma seule force physique autant à vélo qu'à pied. Et deuxièmement, avec un jeu de vitesses 1x11, c'était très vite la fin de la route - pour moi du moins dans les collines.

Cherchant à échapper à la solitude causée par la pandémie et à trouver des personnes avec qui rouler, je suis entrée en contact avec le monde des cyclistes sur route. Et je me suis rapidement rendue compte du nombre de règles qu'il comporte ! Vocabulaire, tenue vestimentaire, comportement, performance et langage, tout y est très codé et je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait dire ou faire.

Cela a déclenché en moi un sentiment déjà ressenti en pratiquant d'autres sports : l'incertitude de savoir si j'allais pouvoir ou non accéder à cette discipline, si mon enthousiasme, qui n'avait d'égale que mon ignorance, allait suffire pour me faire rentrer dans la cour des gens cools qui roulent.

Mais ma curiosité et mon envie de rouler étaient plus fortes que tout. J'ai trouvé des camarades au sein de la communauté des MUNICH MOUNTAIN GIRLS, des filles qui avaient un niveau de forme physique et un état d'esprit similaires aux miens et qui étaient toutes aussi motivées que moi pour faire de la distance et grimper des côtes. Ainsi, j'ai découvert que je n'étais pas seule avec mes insécurités.

Alors que je roulais avec mes amies et le MARES en Bavière et dans le Tyrol du Sud, l'envie de gravir l'un de ces grands cols, dont j'avais déjà beaucoup entendu parler, a grandi en moi. J'ai donc élaboré un plan : j'ai voulu me prouver quelque chose à moi-même et à toutes celles et ceux qui pensaient comme moi.

J'ai voulu leur montrer qu'il n'est pas nécessaire de rouler sur un vélo de route depuis dix ans, d'être bien entraînée, d'avoir une forme d'athlète stéréotypée, de parler ou de s'y connaître comme un·e pro, pour parvenir à relever des défis et à vivre une aventure. Car ce qui compte le plus, ce sont les gens qui vous accompagnent et qui partagent avec vous la même passion et la même expérience.

Je ne sais pas si c'est à cause de ma fascination pour le Tyrol du Sud, des photos mythiques que j'ai vues, ou de la promesse d'une pizza et d'un Aperol Spritz, mais parmi tous les cols, il y en a toujours un qui m'a marquée plus que les autres : le col du Stelvio ou « Passo dello Stelvio », qui sonne si bien en italien, est le deuxième plus haut col des Alpes. Asphalté du début à la fin, il s'élève à 1 800 mètres d'altitude et comporte 48 virages en épingle à cheveux.

Monter là-haut par mes propres moyens, me tenir au sommet et admirer l'Ortler - le plus haut sommet de la région - c'était l'occasion rêvée ! Et je ne voulais pas faire ça toute seule, car j'apprécie davantage les aventures lorsque je peux partager avec d'autres tout ce que je ressens. J'ai donc fait appel à ma meilleure amie, une vraie chèvre des montagnes, Constanze, dite Schtänzi, et lui ai demandé si elle voulait bien se joindre à moi.

Schtänzi, que j'ai également rencontrée au MUNICH MOUNTAIN GIRLS et qui a commencé à faire du vélo à peu près en même temps que moi, n'a pas hésité à s'embarquer dans le trip. Nous avons regardé ensemble nos emplois du temps, trouvé un créneau, réservé un hébergement et transformé mon rêve en vrai plan.

 

AVANTDE MONTER : L'entraînement pour le Stelvio

AVANTDE MONTER : L'entraînement pour le Stelvio

« Pour devenir une meilleure grimpeuse, il faut grimper »

Avance rapide : été 2022. Je suis debout sur une rampe avec mon tout nouveau IZALCO MAX 8.9 quelque part au milieu d'un décor de carte postale de la Bavière et je traverse une crise existentielle fondamentale. Qu'est-ce qui m'a pris de croire que je pourrais grimper 1 800 mètres d'un seul coup avec mon petit niveau de forme et d'entraînement, après seulement quatre semaines de préparation ?!

Mes cuisses tremblent et j'ai l'impression que quelqu'un a ouvert la valve d'un canot pneumatique et a poussé fort. Mon pouls s'emballe. Et ma pette voix intérieure ne veut pas se taire. De tous les sports du monde, j'ai choisi celui qui est explicitement conçu pour les personnes maigres et qui repose sur un entraînement de base continu et discipliné d’endurance.

En tant qu'épicurienne, ma discipline a tendance à durer jusqu'au prochain verre de prosecco. Et au lieu de me contenter de menu fretin, pour l'instant, j'ai naturellement jeté mon dévolu sur l'un des plus hauts cols. Au moins, il semble que Schtänzi soit dans le même bateau, elle s'arrête à côté de moi sur son vélo de CX et avoue que nos sorties printanières à Majorque ne lui avaient pas semblé aussi difficiles.

Je ne sais pas - peut-être que ce n'est pas la montée qui pose problème, mais moi ? En tout cas, je suis sûre que le problème n'a pas deux roues mais deux jambes, alors je laisse un message vocal à mon amie du MUNICH MOUNTAIN GIRLS, la personne à contacter pour tout ce qui concerne le vélo de route, Meike, et je fonds en larmes.

Meike me rappelle, me demande comment ça se passe niveau nutrition, ce que je mange sur la route et comment je m'entraîne pour le col du Stelvio. Puis le jour même, elle m'envoie un mail détaillé contenant des conseils nutritionnels et des séances d'entraînement.

C'est alors que je réalise que je n'ai plus que deux options : continuer comme avant et compter sur ma seule volonté pour me porter en haut de la montagne, quel qu'en soit le prix. Ou bien, essayer de faire en sorte que mon esprit et mon corps soient aussi en forme que possible pendant les quatre semaines qui me séparent du grand jour.

Alpenpanorama
Celine_auf_dem_Izalco
Spaghettieis

Avance rapide : été 2022. Je suis debout sur une rampe avec mon tout nouveau IZALCO MAX 8.9 quelque part au milieu d'un décor de carte postale de la Bavière et je traverse une crise existentielle fondamentale. Qu'est-ce qui m'a pris de croire que je pourrais grimper 1 800 mètres d'un seul coup avec mon petit niveau de forme et d'entraînement, après seulement quatre semaines de préparation ?!

Mes cuisses tremblent et j'ai l'impression que quelqu'un a ouvert la valve d'un canot pneumatique et a poussé fort. Mon pouls s'emballe. Et ma pette voix intérieure ne veut pas se taire. De tous les sports du monde, j'ai choisi celui qui est explicitement conçu pour les personnes maigres et qui repose sur un entraînement de base continu et discipliné d’endurance. En tant qu'épicurienne, ma discipline a tendance à durer jusqu'au prochain verre de prosecco. Et au lieu de me contenter de menu fretin, pour l'instant, j'ai naturellement jeté mon dévolu sur l'un des plus hauts cols.

Au moins, il semble que Schtänzi soit dans le même bateau, elle s'arrête à côté de moi sur son vélo de CX et avoue que nos sorties printanières à Majorque ne lui avaient pas semblé aussi difficiles. Je ne sais pas - peut-être que ce n'est pas la montée qui pose problème, mais moi ? En tout cas, je suis sûre que le problème n'a pas deux roues mais deux jambes, alors je laisse un message vocal à mon amie du MUNICH MOUNTAIN GIRLS, la personne à contacter pour tout ce qui concerne le vélo de route, Meike, et je fonds en larmes.

Meike me rappelle, me demande comment ça se passe niveau nutrition, ce que je mange sur la route et comment je m'entraîne pour le col du Stelvio. Puis le jour même, elle m'envoie un mail détaillé contenant des conseils nutritionnels et des séances d'entraînement. C'est alors que je réalise que je n'ai plus que deux options : continuer comme avant et compter sur ma seule volonté pour me porter en haut de la montagne, quel qu'en soit le prix. Ou bien, essayer de faire en sorte que mon esprit et mon corps soient aussi en forme que possible pendant les quatre semaines qui me séparent du grand jour.

 
« Pour devenir une meilleure grimpeuse, il faut grimper »
 

Alors je m'y mets. « Pour devenir une meilleure grimpeuse, il faut grimper », m'a dit Meike. Donc, le week-end, mes copines et moi prenons le train avec nos vélos et partons en montagne. Je fais aussi des séances d'intervalles après le travail. Et j'en parle à d'autres personnes qui s'y connaissent. Grâce au réseau des MUNICH MOUNTAIN GIRLS, je rencontre la photographe et cycliste passionnée Kathrin Schafbauer, qui m'invite chez elle, à Ingolstadt, pour répondre à toutes les questions qui me trottent dans la tête :

Comment monter en montagne en économisant de l'énergie et comment bien négocier les virages à la descente ? Que dois-je emporter, et que dois-je manger avant et pendant ? Et comment ça se passe maintenant avec ce ratio de vitesses ? Est-il normal que je ne cesse de vouloir passer une vitesse de plus pendant la montée d’un col ? Kathrin me conseille de rendre les choses aussi faciles que possible. Et elle n'est pas la seule à le faire. Mon posturo/mécano de confiance pense également qu'une cassette plus grande ne me fera pas de mal et que je ne dois pas sous-estimer l'énergie que je dois déployer pour faire monter mes 178 cm et 85 kg par rapport à une cycliste de route stéréotypée.

J'ai rarement été capable d'accepter aussi facilement les commentaires des hommes sur mon corps que dans ces moments-là. Et je décide donc de passer d'un 52/36 à un 52/34 à l'avant et d'une cassette de 11-30 à 11-32 à l'arrière, ce qui me permet enfin, en montagne, de ne pas dépendre tout le temps de ma vitesse de grand-mère et d'avoir un peu de réserve pour les passages les plus raides. Mais est-ce que les quelques dents supplémentaires et les séances d'entraînement seront suffisantes pour me porter jusqu'à ces 2 757 mètres d'altitude ? Je considère cette sortie comme n'importe quelle autre sortie en montagne, que je respecte, et je ne pense pas à autre chose qu'à essayer de m'offrir une glace aux spaghettis si j'y arrive. Tout le reste se mettra en place quand j'y serai.

 
 

L'ASCENSION ELLE-MÊME : À la conquête du Roi des Alpes sur l'IZALCO MAX

L'ASCENSION ELLE-MÊME : À la conquête du Roi des Alpes sur l'IZALCO MAX

 

Le moment est enfin arrivé, à sept heures, un jeudi matin d'août : Schtänzi, son vélo de location, mon IZALCO et moi nous trouvons devant le panneau bleu indiquant le départ du col du Stelvio, tout décoré d'autocollants colorés. Nous ne parlons pas beaucoup, nous nous faisons un high five et nous nous disons au revoir jusqu'à la première pause où l'on doit se retrouver. En effet, nous avons convenu de faire des arrêts pour nous regrouper, ce qui nous permet de rouler à nos rythmes respectifs. Je me rappelle tout ce que j'ai appris ces dernières semaines : Commencer lentement, changer de vitesse à temps, trouver un rythme, boire beaucoup et ne pas oublier les bonbons dans la poche de mon maillot. Et puis c'est le moment de partir.

 

Le moment est enfin arrivé, à sept heures, un jeudi matin d'août : Schtänzi, son vélo de location, mon IZALCO et moi nous trouvons devant le panneau bleu indiquant le départ du col du Stelvio, tout décoré d'autocollants colorés. Nous ne parlons pas beaucoup, nous nous faisons un high five et nous nous disons au revoir jusqu'à la première pause où l'on doit se retrouver.

En effet, nous avons convenu de faire des arrêts pour nous regrouper, ce qui nous permet de rouler à nos rythmes respectifs. Je me rappelle tout ce que j'ai appris ces dernières semaines : Commencer lentement, changer de vitesse à temps, trouver un rythme, boire beaucoup et ne pas oublier les bonbons dans la poche de mon maillot. Et puis c'est le moment de partir.

48 ÉPINGLES À CHEVEUX ET 25 KM JUSQU'AU SOMMET
 

Pendant les dix premiers kilomètres, sur un total estimé à 25, le col s'étend presque directement dans la vallée, en montant régulièrement le long d'un ruisseau, après les petites villes de Gomagoi et Trafoi. Un panneau portant l'inscription 48 indique le premier virage en épingle à cheveux, et il faut un certain temps pour passer les suivants car ils sont bien espacés. Il ne se passe pas grand-chose et je suis heureuse que nous ayons décidé de commencer tôt et un jour de semaine. Peu de temps après, le massif de l'Ortler, qui sera notre cadre constant tout le reste de la sortie, apparaît devant nous pour la première fois. Je me concentre sur la beauté du paysage et me distrais de l'écoute de ma voix intérieure. Le supposé rythme méditatif, dont tout le monde parle et sur lequel je compte, semble m'échapper, mais peut-être que j'y pense trop.

Après l'hôtel Bella Vista, qui semble tout droit sorti d'un film de Wes Anderson, la route s'enfonce dans une forêt et la fréquence des virages en épingle à cheveux augmente. Schtänzi reste toujours en vue, de temps en temps nous nous arrêtons brièvement, prenons une gorgée de nos bouteilles d'eau, en prenant de nos nouvelles. : « Ça va toi ? » - « Oui, ça va ». Je me suis sentie à l'aise sur l'IZALCO dès le premier jour. Investir dans une selle adaptée à mon anatomie a été l'une des meilleures décisions que j'ai prise, et je peux maintenant facilement parcourir plus de 100 km sans aucune gêne.

Meike, qui, du haut de ses 1,81 m, mesure trois centimètres de plus que moi et roule sur l'IZALCO MAX 9.7 en L, m'a conseillé de choisir un cadre M, le calculateur de tailles m'ayant située exactement entre ces deux tailles. Et le réglage du vélo a confirmé ce conseil, car en effet, il n'y a pas eu grand-chose à modifier dessus à part la position de la selle et celle des pédales. Pour rendre ma position sur le vélo encore plus confortable, je pourrais même monter une potence de 90 ou 80 au lieu de celle de 100 d'origine et ajouter une entretoise de 10 mm. On me dit et on me montre que je tire parfois mes épaules vers le haut ou que je recule plus qu'il ne faut par rapport au guidon pour compenser les 10 mm et l'angle de 8 degrés.

Peu à peu, les arbres se font plus rares, et le volume du trafic commence à augmenter. La route serpente légèrement vers la droite, puis nous posons les yeux dessus pour la première fois : le col dans toute sa hauteur avec son flanc entrecoupé de virages en zigzag, dont nous n'avons parcouru que la moitié. Nous renonçons à prendre un expresso à l'hôtel de montagne Franzenshöhe et optons pour un dernier gel. Sans trop nous parler, nous nous entendons sur le fait que nous souhaitons atteindre le sommet et attaquer les 500 derniers mètres d'ascension. J'ai trouvé mon rythme, c'est calme dans ma tête et je n'ai conscience que de mon pédalage, de mes respirations régulières et du paysage qui m'entoure. Je sais que j'atteindrai le sommet sans problème, et c'est un sentiment incroyablement bon. Au premier virage, Schtänzi m'attend, et nous roulons côte à côte jusqu'à l'arrivée.

 

« NOUS L'AVONS VRAIMENT FAIT ! »

 
 

« NOUS L'AVONS VRAIMENT FAIT ! »

Une fois arrivées au sommet, on a l'impression de débouler dans une fête foraine. Les kiosques à souvenirs et les stands de saucisses sont alignés de part et d'autre, et d'innombrables voitures, motos, vélos et personnes s'affairent dans le moindre espace. J'ai l'impression d'avoir été catapultée dans le monde réel après quatre heures de solitude, et je ne sais pas trop quoi faire de moi. Je prends donc le selfie de rigueur devant le panneau du point culminant et je l'envoie à quelques personnes qui me soutenaient et attendaient ce moment avec moi. Lorsque les premiers messages de félicitations arrivent, je me mets à pleurer. On l'a vraiment fait ! Et c'était encore plus beau et ça s'est encore mieux passé que je ne l'espérais !

Schtänzi trouve l'atmosphère tout aussi stressante et s'inquiète un peu de la descente, car son vélo de location a des freins sur jantes qui pourraient facilement surchauffer. On a donc mangé un petit bout rapide, enfilé nos vestes et nos gants et sommes reparties. Nous avons décidé de faire une boucle et de rentrer par l'arrière du Stelvio, vers le nord-est, en passant par la Suisse, le col de l'Umbrail et le Val Müstair. Nous y allons doucement, en nous arrêtant de temps en temps pour vérifier les freins de Schtänzi, et à chaque virage, notre nervosité diminue et nos sourires s'élargissent. De retour à Prad, nous ne perdons pas de temps pour trouver un petit glacier. Jamais une glace aux spaghettis n'a eu aussi bon goût que maintenant.

Une fois arrivées au sommet, on a l'impression de débouler dans une fête foraine. Les kiosques à souvenirs et les stands de saucisses sont alignés de part et d'autre, et d'innombrables voitures, motos, vélos et personnes s'affairent dans le moindre espace. J'ai l'impression d'avoir été catapultée dans le monde réel après quatre heures de solitude, et je ne sais pas trop quoi faire de moi.

Je prends donc le selfie de rigueur devant le panneau du point culminant et je l'envoie à quelques personnes qui me soutenaient et attendaient ce moment avec moi. Lorsque les premiers messages de félicitations arrivent, je me mets à pleurer. On l'a vraiment fait ! Et c'était encore plus beau et ça s'est encore mieux passé que je ne l'espérais !

Schtänzi trouve l'atmosphère tout aussi stressante et s'inquiète un peu de la descente, car son vélo de location a des freins sur jantes qui pourraient facilement surchauffer. On a donc mangé un petit bout rapide, enfilé nos vestes et nos gants et sommes reparties. Nous avons décidé de faire une boucle et de rentrer par l'arrière du Stelvio, vers le nord-est, en passant par la Suisse, le col de l'Umbrail et le Val Müstair.

Nous y allons doucement, en nous arrêtant de temps en temps pour vérifier les freins de Schtänzi, et à chaque virage, notre nervosité diminue et nos sourires s'élargissent. De retour à Prad, nous ne perdons pas de temps pour trouver un petit glacier. Jamais une glace aux spaghettis n'a eu aussi bon goût que maintenant.

APRÈS L'ASCENSION : ce que j'ai appris

APRÈS L'ASCENSION : ce que j'ai appris

Choisir le Stelvio comme premier col alpin : audace ? Imprudence ? Un peu des deux ? Je laisse le·la lecteur·rice décider. Quoi qu'il en soit, ce col ne sera pas le seul que je monterai avec l'IZALCO, maintenant que j'ai conquis le "Roi des Alpes" avec lui et que je me suis prouvé à moi-même ce que je peux faire.

Choisir le Stelvio comme premier col alpin : audace ? Imprudence ? Un peu des deux ? Je laisse le·la lecteur·rice décider. Quoi qu'il en soit, ce col ne sera pas le seul que je monterai avec l'IZALCO, maintenant que j'ai conquis le "Roi des Alpes" avec lui et que je me suis prouvé à moi-même ce que je peux faire.

En préparant cet exploit, j'ai appris quelques petites choses que je garderai également à l'esprit pour mes futures aventures. Par exemple, je n'oublierai jamais de manger et de boire régulièrement sur les sorties difficiles : à partir de la deuxième heure, environ 50 à 80 g de glucides par heure, plus une gourde de mélange d'électrolytes en poudre (non réduite en calories) et une gourde d'eau me conviennent parfaitement, et ça vaut le coup de savoir ce dont a besoin votre propre corps. Je supporte bien les gels et les smoothies mais je ne peux pas mâcher de barres en roulant, alors que c'est exactement le contraire pour certains de mes amis. En dehors de ça, je continuerai à rendre les choses aussi faciles que possible et j'encouragerai tout le monde à ne pas avoir honte de changer le braquet de leur vélo s'ils ont du mal à monter une côte avec un braquet de grand-mère. C'est ce qui a le plus changé la donne pour moi, à part la nutrition.

Je vais certainement aussi essayer d'accumuler le plus de mètres de dénivelé possible et de rouler aussi souvent que je le peux avant de me lancer dans la prochaine grande aventure. Au cours des quelques semaines durant lesquelles je me suis entraînée pour l'ascension du Stelvio, de la manière la plus structurée possible en associant travail et vie perso, j'ai remarqué une augmentation significative de mon niveau de forme, tant physique que mentale. Chaque semaine, j’ai effectué au minimum une longue sortie avec beaucoup de montées et une sortie après le travail avec des intervalles de puissance et d'endurance (5 à 10 minutes à la vitesse la plus élevée, une à faible cadence, et entre les deux, une en pédalant facilement). En outre, je faisais des exercices de gainage devant la télévision, je m'étirais longuement après chaque activité physique et je prenais du magnésium avant de me coucher.

En préparant cet exploit, j'ai appris quelques petites choses que je garderai également à l'esprit pour mes futures aventures. Par exemple, je n'oublierai jamais de manger et de boire régulièrement sur les sorties difficiles : à partir de la deuxième heure, environ 50 à 80 g de glucides par heure, plus une gourde de mélange d'électrolytes en poudre (non réduite en calories) et une gourde d'eau me conviennent parfaitement, et ça vaut le coup de savoir ce dont a besoin votre propre corps.

Je supporte bien les gels et les smoothies mais je ne peux pas mâcher de barres en roulant, alors que c'est exactement le contraire pour certains de mes amis. En dehors de ça, je continuerai à rendre les choses aussi faciles que possible et j'encouragerai tout le monde à ne pas avoir honte de changer le braquet de leur vélo s'ils ont du mal à monter une côte avec un braquet de grand-mère. C'est ce qui a le plus changé la donne pour moi, à part la nutrition.

Je vais certainement aussi essayer d'accumuler le plus de mètres de dénivelé possible et de rouler aussi souvent que je le peux avant de me lancer dans la prochaine grande aventure. Au cours des quelques semaines durant lesquelles je me suis entraînée pour l'ascension du Stelvio, de la manière la plus structurée possible en associant travail et vie perso, j'ai remarqué une augmentation significative de mon niveau de forme, tant physique que mentale.

Chaque semaine, j’ai effectué au minimum une longue sortie avec beaucoup de montées et une sortie après le travail avec des intervalles de puissance et d'endurance (5 à 10 minutes à la vitesse la plus élevée, une à faible cadence, et entre les deux, une en pédalant facilement). En outre, je faisais des exercices de gainage devant la télévision, je m'étirais longuement après chaque activité physique et je prenais du magnésium avant de me coucher.

Mais le plus important est que je continuerai à m'entourer de personnes dont la compagnie me fait du bien et me divertit. Rouler ensemble, rire, partager des histoires et apprendre les un·e·s des autres me donne confiance en moi et en mes capacités et me procure l'immense plaisir que je recherchais lorsque j'ai enfourché mon vélo pour la première fois. Cette histoire n'aurait pas eu lieu sans mes amies et la communauté des MUNICH MOUNTAIN GIRLS.

Mais le plus important est que je continuerai à m'entourer de personnes dont la compagnie me fait du bien et me divertit. Rouler ensemble, rire, partager des histoires et apprendre les un·e·s des autres me donne confiance en moi et en mes capacités et me procure l'immense plaisir que je recherchais lorsque j'ai enfourché mon vélo pour la première fois. Cette histoire n'aurait pas eu lieu sans mes amies et la communauté des MUNICH MOUNTAIN GIRLS.

 
 
 

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